Les deux artistes sont invités à montrer, mêler leurs créations tout au long des 6 salles d’exposition du musée Bernard d’Agesci. Artistes et amis, amis et artistes, ils se rencontrent, se croisent, se rapprochent et s’éloignent sans jamais se séparer réellement. Images anciennes, gravures, se déchirent, se croisent et se recomposent dans un Dénouer Renouer qui rythme et nourrit une quête intellectuelle et esthétique qui, comme le dit Philippe Guesdon ne doit pas seulement témoigner mais déceler, révéler, notifier, dénoncer, proclamer.
Michel Danton travaille à partir de matériaux graphiques qu’il collecte, chine. Il dessine, peint sur ces papiers puis les coud sur un tissu très léger appelé tarlatane, qui donne à l’ensemble une matérialité particulière.
Inspiré par les multiples alphabets, la calligraphie, mais aussi la sténographie, l’artiste réalise des compositions où lettres et signes s’entrelacent et créent un mouvement. La disposition de ces signes, mais aussi l’alternance des pleins et des vides produisent un rythme subtil qui confère à l’ensemble une certaine musicalité portée par l’élégante harmonie des teintes qui démontre son indéniable talent de coloriste.
Philippe Guesdon s’appuie sur des œuvres du passé, particulièrement les gravures de Dürer. Pour ses créations, il se donne le droit de déplacer, souligner, parfois de déformer légèrement, mais sans jamais rien oublier ou inventer. Il met en effervescence les sentiments et veut son œuvre créatrice de sens, interrogeante et complexe, bâtisseuse d’incertitudes, ébranlante, bouillonnante, saisissante et même traumatisante si nécessaire.